Je m’en souviens comme si c’était y hier. Le 2 mai 2018 fut mon dernier jour au sein d’une SSII lyonnaise. J’y ai travaillé comme ingénieur en développement d’applications mobiles pendant près de 2 ans. Je me souviens très bien de ce dernier jour, car j’avais ce sentiment étrange… Un mélange d’excitation et d’anxiété.  Face au dilemme entre la sécurité de l’emploi et l’aventure du freelancing, j’avais fait mon choix : celui de l’aventure  
Se lancer en freelance.

3 mois auparavant, je remettais timidement ma lettre de démission au service RH poussé par un besoin de liberté et un sentiment de frustration.

Je ne me doutais pas une seule seconde de ce qui allait m’arriver par la suite…

 

On ne se lance pas en freelance en croisant les doigts et espérant que tout va bien se passer. Ce n’est pas comme cela qu’on gère le risque…

 

Quitter la stabilité du CDI pour l’aventure du freelancing ça fait peur, mais je ne pense pas que cette peur soit une fatalité quand on est bien préparé. C’est justement l’objet de cet article, vous donner 3 conseils pour que votre aventure en freelance ne se termine pas prématurément. 

 

Conseil n°1 : tester la demande.

Quand je demande à mes collègues de promo ce qui les empêchent de se lancer, ils me répondent tous : “j’ai peur de ne pas trouver de clients ou de ne pas trouver de missions qui me plaisent…”.

Cette appréhension est tout à fait normale, car on n’y est pas préparé. Quand on est développeur salarié on est rarement amené à prospecter ou vendre une prestation à un client.

 

Mon conseil : avant de démissionner, créer un compte sur plusieurs plateformes de freelancing : Malt, Comet, Crème de la crème, freelance-info… 

Remplissez votre profil et indiquez que vous êtes disponible “maintenant”. 

 

Pourquoi “maintenant” ?

Car même si l’objectif n’est pas de trouver un client “maintenant” (puisque vous êtes toujours en poste), ça vous permettra de répondre à plusieurs questions. 

  • Mon profil intéresse-t-il le marché ?
  • Les missions qu’on me proposent m’intéressent-elles ?

Vous serez rassuré si vous commencez à recevoir des propositions de missions intéressantes régulièrement

D’ailleurs, rien ne vous empêche d’indiquer à vos prospects que vous serez finalement disponible d’ici 3 mois et que vous souhaitez rester en contact. 

 Conseil n°2 : prévoyez le pire.

C’est le premier jour de votre vie de freelance et vous commencez à chercher des clients. Les mois passent, et toujours rien d’intéressant à l’horizon.

Vos économies s’épuisent petit à petit

Vous commencez à avoir peur et finissez par prendre le premier client qui vient.

Le projet ne vous plaît pas plus que ça mais il faut bien payer les factures

Le premier mois passe, vous envoyez votre facture au client, mais il ne paie pas. 1 mois plus tard, en dépit d’une injonction, vous n’êtes toujours pas payé.

Vous faites faillite.

Vous retournez à une situation de salarié et à votre routine : métro-boulot-dodo.

Vous avez un sentiment amer, parce qu’au fond de vous, vous savez que vous auriez pu faire mieux…

Ok, ok, j’ai clairement noirci le tableau…

Imaginons maintenant la situation autrement : avant de quitter votre CDI, vous vous assurez d’avoir au minimum 6 mois pour vivre sans aucune rémunération.

Plutôt que de démissionner (comme j’ai pu le faire…), vous essayez de négocier une rupture conventionnelle afin d’avoir droit au chômage. 

2-3 semaines, avant d’être à temps plein sur votre nouvelle activité de freelance, vous commencez à prospecter sur votre temps libre.

Vous évitez ainsi de tomber dans le piège du “j’ai le chômage, j’ai le temps de voir venir” qui emporte beaucoup de gens dans une spirale de procrastination

Si bien que moins de deux semaines après avoir quitté votre emploi, vous trouvez votre première mission.

Vous négociez 30 % d’acompte avant de commencer la mission afin d’avoir une certaine sérénité même si le client ne vous paie pas à la fin…

Que faut-il retenir de ces deux histoires ?

Quand vous devenez freelance, vous n’êtes pas seulement producteur d’une prestation,  vous êtes aussi le gestionnaire d’une entreprise, votre entreprise.

Être un gestionnaire, c’est tout faire pour que le meilleur arrive tout en prévoyant le pire. 

 

Conseil n°3 : apprenez les bases de la fiscalité. 

Non, vous n’avez pas besoin d’être expert-comptable pour vous lancer en freelance.

L’objectif, c’est d’avoir une idée ce que vous allez devoir payer en impôts pour éviter les mauvaises surprises…

Quand vous êtes salarié, vous recevez un salaire net.

Vous n’avez même plus à mettre de côté tous les mois pour payer l’impôt sur le revenu depuis la mise en place du prélèvement à la source. L’argent qu’il vous reste, vous en disposez comme vous le souhaitez.

En freelance, c’est différent… 

 

Prenons le cas classique du statut “auto-entrepreneur” (appelé aussi micro-entreprise). Disons

que la première année d’activité vous gagnez 30 000 €. 

 

Sur ces 30 000 € vous allez payer les charges sociales à hauteur de 22,2 % (si vous ne disposez

pas de l’ACCRE = aide aux entrepreneurs qui réduit les charges sociales, je vous invite à vous renseigner dessus).

Il vous reste donc 23 340 € après les avoir payées, mais ce n’est pas fini…

Maintenant, vous allez devoir payer l’impôt sur le revenu en sachant que la base imposable est

minorée de 34 % pour les professions libérales dont vous faites partie en tant que développeur

en auto-entreprise.

Qu’est-ce que ça signifie ? Votre base imposable n’est pas de 30 000 € mais de 19 800 €.

Donc vous allez payer par tranche :  

– de 0 € à 10 064 € imposé à 0 % : 0 €

– de 10 064 € à 25 659 € soit dans notre cas : 19 800 – 10 064 = 9 736 € imposé à 11 %  = 1 071 €.

 

Votre résultat net est donc de 22 269 € pour 30 000 € de chiffre d’affaire.

Ce qu’il faut retenir : en freelance, ce que vous gagnez ne va pas directement dans votre

poche.  

L’état va venir en prélever une partie, ne faites pas l’erreur de dépenser de l’argent qui n’est pas à vous…

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sources :

https://www.economie.gouv.fr/particuliers/tranches-imposition-impot-revenu

https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23267